La question soulevée par la commune de Romont pour l’aménagement des espaces publics de sa vieille ville ne peut pas s’envisager sans une réflexion prospective sur son devenir dans le contexte plus global du changement climatique. D’abord parce qu’aménager les espaces publics est une tâche qui s’inscrira dans la durée : nous ne construisons pas pour 5 ou 10 ans mais pour 50. Elle doit de ce fait répondre aux attentes des citadins et aux enjeux environnementaux de demain. Cela suppose d’appréhender le territoire dans sa globalité en s’appuyant sur les opportunités qu’il offre (le relief, la couronne de pleine terre, la présence de l’eau, des parcours historiques et un patrimoine de valeur…). La deuxième raison est qu’on ne peut envisager l’aménagement des espaces publics sans s’occuper de réduire drastiquement la présence envahissante de la voiture. Nous pensons que la question n’est pas seulement celle du stationnement, elle suppose de réviser complètement l’approche de la mobilité. Dès lors, le périmètre d’analyse doit obligatoirement s’élargir à l’ensemble de la ville en mettant en lumière la relation entre la ville neuve et la ville ancienne.
Notre stratégie vise à faire du centre historique de Romont un refuge climatique qui se diffuse à l’échelle de la ville par un maillage irriguant l’ensemble des quartiers et les reliant aux grands éléments de nature (les Glâne). L’idée est ici de faire système, de renforcer la cohésion urbaine, d’aménager des parcours « marchables » dont on sait qu’ils sont la clef pour abandonner la voiture.
Dans l’intramuros, le projet met la priorité à l’instauration des mesures de mobilité qui sécuriserons les espaces dévolus aux enfants. L’environnement de la crèche, de l’école et de la collégiale sont piétonnisés en priorité. Puis le développement des transports publics s’accompagne de l’aménagement de la place de la gare, porte d’entrée de la cité. La place du château, puis les rues commerçantes sont peu à peu requalifiées.